Quand l’I.A., s’introduit dans le cabinet avec le patient …
"Quand les patients arrivent avec leur diagnostic tout fait (grâce à l’IA) : entre découverte et confusion… "
De plus en plus de patient·e·s arrivent aujourd’hui en séance en me disant : " Je suis HP, hypersensible, TDAH, borderline, etc. Je vous assure, j’ai fait mes recherches… J’ai même vérifié avec ChatGPT. "
Je les écoute avec ouverture. Mais je sens que ma réaction — souvent plus neutre que ce qu’ils attendent les déçoit
Intérieurement, je me dis : « Il cherche à se comprendre, c’est précieux dans son cheminement personnel ». Mais je pense aussi — et je le ressens fortement — que lorsque le diagnostic devient une «identité figée», cela peut «freiner la thérapie avant même qu’elle n’ait commencé ». Souvent, je perçois leur attente d’enthousiasme de ma part, comme s’ils espéraient une validation immédiate.
Ces étiquettes ne permettent pas de penser un vécu. Il coche une case. Remplissent un vide et peut donner de faux espoirs.
Parfois, je ne sais pas trop comment le dire… ni comment me positionner.
Je ressens une « forme de confusion », une « distance émotionnelle », comme si on me demandait de suivre une carte…mais « sans avoir décidé ensemble le chemin à parcourir ». Marcher sans but, sans l’avoir décidé. Comme être artificiel, lâchant l’authentique l’humain .
Je le sais pourtant profondément — je l’ai appris, observé, et vécu moi aussi comme patient : Le travail thérapeutique commence quand les mots « bougent », quand ils prennent corps, s’inscrivent dans un lien, un vécu, qu’ils font « sens » !.
Mais pas juste dans une lecture ou un test en ligne. Que faire face à ce problème de notre temps : On cherche à comprendre, on compte sur notre « petit professeur ». Et vous, thérapeutes ou patients : que ressentez-vous face à cette tendance à s’auto-diagnostiquer ? Est-ce une avancée ou un piège ?.